Flexitarisme : mode d’emploi

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De tout temps lorsque le luxe lui était donné de pouvoir choisir son alimentation et de ne pas chercher de la nourriture à tout prix pour survivre, l’homme a fait des choix pour le moins catégoriques, trouvant dans son régime alimentaire une certaine identité dans laquelle il pouvait se définir, se trouver lui-même et s’affirmer en tant qu’individu. De végétarien à radicalement carnivore, en passant par les extrêmes vegan, frugivore ou encore crudivore, les modes d’alimentation reflètent bien souvent davantage des choix éthiques et philosophiques que des goûts particuliers pour telle ou telle catégorie d’aliments, avec toujours en trame de fond, une quête de la bonne santé absolue, un idéal healthy dans l’assiette assurant un bien-être général et une longévité inégalée. Mais à l’époque de tous les extrêmes semble-t-il pourtant, un nouveau courant commence à se dessiner, un courant fondé justement et étonnement sur une forme de souplesse et de discernement, un courant axé autour du choix par la qualité plutôt que du choix par la restriction : le flexitarisme.

Le régime flexitarien, qu’est-ce que c’est ?

Le terme flexitarien est un tout nouveau mot dans le dictionnaire puisqu’il n’apparaît que depuis 2018 dans l’édition du Petit Robert. Considéré à tort comme un régime de transition avant un passage plus radical et restrictif vers le végétarisme, le flexitarisme est en réalité un mode alimentaire à lui tout seul dont les fondements et les idéaux sont bien différents des autres mouvements.

Son originalité et innovation ?

Mettre davantage l’accent sur le choix qualitatif que sur le choix exclusif, avec comme guidelines une conscience de l’impact positif sur la santé mais également une démarche écologique et même un engagement politique certain.

Bon. Concrètement, on met quoi dans son assiette quand on est flexitarien ? Eh bien là est justement le secret : on met de tout puisque rien n’est interdit, banni, diabolisé. Un régime où tout est autorisé ? Absolument ! Tous les groupes alimentaires sont mis au menu régulièrement, mais certains beaucoup moins fréquemment. C’est ainsi que les fruits, les légumes, les céréales, les légumineuses et les produits laitiers seront consommés quotidiennement, tandis que la viande et le poisson ne seront qu’occasionnels et à condition qu’ils soient de qualité. Mais attention encore à ne pas mécomprendre les flexitariens comme il serait facile et tentant de le faire. Les flexitariens ne sont pas des végétariens qui manquent de sérieux et d’endurance en s’autorisant un steak de temps en temps. « Miam, se dirait-il : aujourd’hui, je fais péter le Big Mac ! » Non, non, non. Le flexitarien est un consommateur avant tout responsable, sensible à l’écologie donc orienté vers le végétal, mais amateur de gastronomie et de bonnes choses, quitte à payer un poil plus cher, mais moins souvent. Un brin bobo, pensez-vous ? Peut-être, peut-être… Mais ça n’est pas un défaut !

L’avenir sera-t-il flexitarien ?

À cette question il est vrai qu’il serait tentant de répondre par l’affirmative, puisque même les grands industriels se mettent à proposer de plus en plus d’options végétales à leurs produits originellement carnés. De même, de nombreux grands chefs font aujourd’hui le choix de mettre à leurs cartes haut de gamme des créations culinaires aussi gastronomiques qu’exemptes de protéines animales, sans toutefois bannir les viandes de race noble ou encore celles dites maturées, un luxe sûrement mais une qualité aussi bien gustative que sanitaire qui colle parfaitement aux idéologies du flexitarisme qui mise sur une food safety maximale. Par ailleurs, le fait que ce nouveau mode alimentaire puisse s’adresser à tout le monde puisqu’il ne présente aucun danger de carences dans la mesure où la diminution de l’apport en protéines carnées est compensée par la richesse en légumineuses laisse effectivement à penser que les années futures seront placées sous le signe du flexitarisme, définitivement un choix de consommation aussi sensé que raisonné, et bien davantage qu’un régime alimentaire dans le sens où nous sommes tous encore habitués à l’entendre.