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En transformant notre rapport à l’alimentation, la pleine conscience, cette forme « active » de méditation, promet de nous faire perdre les kilos superflus. Maigrir sans régime et donc sans frustration, l’idée est non seulement séduisante mais aussi tout à fait cohérente…
La pleine conscience, qu’est-ce que c’est ?
La pleine conscience consiste à diriger volontairement toute notre attention sur ce qui se passe aussi bien en nous qu’à l’extérieur de nous et à l’instant présent, ce fameux instant T. Il s’agit de devenir le témoin attentif de toutes sensations, pensées ou émotions qui surgiraient, et ce sans aucun jugement ni aucune critique ou comparaison.
Malgré le fait qu’on parle beaucoup de la pleine conscience aujourd’hui, il reste encore une grosse incompréhension. Beaucoup de gens pensent que pour être pleinement conscient, il suffit de ne faire qu’une chose à la fois et de faire chaque geste très len-te-ment et avec une infinie précaution. Mais faire les choses à la vitesse d’un escargot n’implique pas forcément qu’on est vraiment là. On peut être un escargot qui divague dans ses pensées et multiples réflexions. Où est l’esprit, le mental ? Ça, c’est la vraie et la bonne question. S’il est là, ici, maintenant, alors oui, il s’agit de pleine conscience.
La pleine conscience se fonde sur le fait que lorsque nous ne sommes pas là, ou ici mais ailleurs mentalement, tout ce qui se passe ne peut pas être une source de satisfaction puisque nous l’ignorons. Autrement dit et pour revenir à l’action de manger, si nous mangeons devant la télévision nous serons inévitablement distraits. D’ailleurs telle est bien la fonction de la télévision que de distraire. Mais nous mangerons alors mécaniquement sans en avoir réellement conscience puisque nous serons absents. D’ailleurs, nous n’aurons pas conscience non plus que nous continuons à manger alors que nous n’avons déjà plus faim depuis un petit moment.
Le cerveau ne comprend qu’il a mangé que lorsqu’il émet des signaux de satisfaction et de satiété. Mais encore faut-il être à l’écoute pour les entendre…
Faire la part des choses entre les différentes faims.
Car oui, il n’y a pas une faim, mais bien plusieurs, et en l’occurrence neuf. Il y a la faim des yeux, la faim du nez, la faim de la bouche, la faim du goût, la faim du toucher, la faim de l’estomac, la faim des cellules, la faim de l’esprit et la faim du cœur. La seule de ces faims qui correspond aux besoins physiologiques réels est la faim des cellules. Les autres sont en fait des envies qui répondent à des stimulations extérieures comme la publicité ou une odeur de pain chaud, ou des stimulations intérieures comme un souvenir, un chagrin ou un besoin de réconfort. La première chose que va nous apprendre la pleine conscience, c’est reconnaitre laquelle de ces faims est en train de nous titiller en ce moment même. Et c’est en toute connaissance de cause que nous pourrons choisir comment nourrir cette faim. Les réflexes et les conditionnements changeront, et petit à petit nous comprendrons que nourrir un cœur qui a faim, ça ne marche pas avec des pains au chocolat.
Des questions toutes simples.
- Est-ce que j’ai faim ?
- Où est-ce que je ressens cette faim ?
- De quoi ai-je besoin ?
- Quelles sont les saveurs de ce que je goûte en ce moment même ? Quelles sensations cela me donne-t-il ?
Ce sont, en effet, des questions très simples. Pourtant, nous nous les posons rarement. Et cela est bien dommage car ce sont ces questions toutes simples qui peuvent totalement changer le rapport à la nourriture et désamorcer les mécanismes de compulsions. Il suffit de prendre le temps de se les poser.
S’alimenter en pleine conscience est une méthode qui a déjà fait ses preuves et fait l’objet de plusieurs recherches. En premier lieu, on constate un changement dans les produits consommés. Ils ne seront pas forcément moins caloriques mais de meilleure qualité. Intuitivement, en pratiquant la pleine conscience, on adopte une conduite plus écologique de soi à soi. On constatera ensuite un changement notable au niveau des quantités. En ayant compris et apprivoisé les différentes faims, on ne mange plus pour se remplir, on mange pour se nourrir et on savoure tout autant le moment où l’on s’arrête parce que la sensation de satiété est une sensation réconfortante. Enfin, on devient moins influençable. Au restaurant avec des amis par exemple, on ne sera pas tenté de prendre un dessert si tout le monde en prend un alors que nous, on n’a plus faim. La pleine conscience développe l’ancrage et la confiance en soi et en ses propres sensations. Et finalement il n’est question que de ça : ne plus douter et se faire confiance en s’écoutant de tout son être.