La posture du Guerrier 2 – Virabhadrasana 2

Sommaire

Etymologie :

En sanskrit, Vira signifie Héros. Virabhadra est, dans la tradition indienne, une émanation de Shiva que ce dernier crée pour se venger de la mort de sa femme, Shakti. Virabhadrasana est donc la posture qui rend hommage à ce guerrier-là (car il y en plusieurs dans les textes indiens pour représenter la force morale que nous avons tous en nous).

Symbolisme :

Cette posture développe les qualités du guerrier tranquille chez le pratiquant. Elle pousse à l’ancrage et à la stabilité pour élever le haut du corps, l’élargir, et développer la « possible action » dans la région du cœur, Anahata. C’est une excellente posture pour replacer la sensation de force lorsqu’il en manque, peut-être, ou lorsque, au contraire, il y en a trop. Cette posture stimule autant qu’elle calme et canalise.

Respiration :

Le fait d’avoir les bras étirés de chaque côté sur la même ligne que celle des épaules permet une respiration lente, calme, consciente et profonde. Cette posture debout est idéale pour pratiquer la respiration complète en cherchant à l’étirer, à l’allonger. Il est intéressant également d’ajouter à cette respiration le son du Ujjain, le Guerrier Victorieux. Elle ajoute encore au sentiment d’ancrage et de force induite par la posture.

Prise de la posture :

  • Partir de Tadasana, ou de Ado Mukha Svanasana si le Guerrier s’inscrit dans un enchaînement Vinyasa, et amener le pied droit loin du pied gauche. Les orteils droits doivent être dirigés vers l’avant, tandis que les orteils gauches sont à 90° vers l’extérieur. Les talons doivent être sur une même ligne.
  • Redresser le buste et soutenir la tête le plus haut possible. Le menton reste à 90°. La jambe droite est fléchie à angle droit (le genou doit rester à la verticale du talon). La jambe gauche est tendue, le pied externe bien ancré dans le sol. Les deux plantes de pieds sont actives dans le sol. Ont doit à la fois descendre sur ses appuis, et y trouver l’énergie d’élever le haut du corps. Les bras ouverts largement en croix développe la sensation de largeur dans le tronc. L’avant du corps est large (chercher un étirement dans les clavicules) et l’arrière du corps est large (sentir les omoplates plaquées contre le dos, mais loin l’une de l’autre, non pincées).
  • Tourner complètement la tête pour diriger le regard calme vers la droite, dans la direction des doigts, loin vers l’infini. Essayer d’immobiliser les globes oculaires dans les yeux.

Points d’attention :

  • Il est important ici de chercher à garder les épaules alignées sur les hanches. Les deux tailles doivent être longues, et le buste de doit pas « tomber » vers le pied droit. Imaginez que vous êtes un guerrier très ancré qui n’a pas peur et qui ne veut pas aller au combat. Restez au-dessus de votre axe, c’est-à-dire entre vos deux pieds.
  • Ne pas perdre la conscience du côté gauche. Bien souvent, nous n’avons pas conscience de ce qui se passe derrière car tout notre mental se concentre là où va le regard. Essayez, dans cette posture, de garder la conscience de l’arrière en ne laissant pas le bras gauche s’écrouler, ou en perdant l’engagement de la jambe gauche. Cette dernière doit pousser vers le sol et vers l’arrière comme si tout le pied externe était contre une plinthe.
  • La jambe gauche doit impérativement être tenue contractée pour remonter la rotule gauche contre la cuisse et ainsi préserver le genou.
  • Pour les personnes suffisamment souples et à l’aise dans la posture, attention de ne pas descendre plus bas que la parallèle au sol pour la cuisse droite. Là encore, il s’agit de préserver le genou, droit cette fois-ci.
  • La façon de se servir de ses pieds est primordiale. Il faut sentir trois points essentiels : la boule du gros orteil, le talon interne, le talon externe. Il est intéressant lorsque l’on fait des postures debout, de décoller légèrement les orteils du sol, de les allonger vers l’avant et de les écarter comme un éventail, afin de mieux percevoir les plantes de pieds s’étaler dans le sol à partir de ces trois points.
  • Pour ne pas pousser les fesses en arrière, imaginez que tout l’arrière de votre corps s’étale dans un mur (ou faites la posture quelques fois dos au mur, c’est très éducatif).
  • Cherchez à élever la poitrine, le cœur, sans projeter les côtes vers l’avant.
  • Ressentir un équilibre parfait du poids du corps entre les deux pieds (ne pas tout mettre dans le pied droit).
  • Les deux hanches doivent rester en ouverture. Attention de ne pas laisser la hanche gauche revenir vers l’avant.
  • Abaisser les épaules et allonger la nuque.

Pour quitter la posture :

Reprendre l’enchaînement Vinyasa ou tendre la jambe droite depuis la plante de pied et revenir dans Tadasana pour un temps d’observation.
Bien évidemment, faire l’autre côté durant autant de cycles respiratoires.

Contre-posture :

  • Ado Mukha Svanasana
  • Balasana
  • Uttanasana

Physiologie :

Hormis gros problème de hanche ou de genou, cette posture peut être bénéfique pour tout le monde. Elle étire et renforce les muscles des jambes, et ouvre la cage thoracique dans tous les axes permettant ainsi de développer une belle respiration pleine. Expérimentez dans cette posture la sensation d’une respiration à l’avant du corps, puis dans le dos, puis dans les deux tailles, puis dans la totalité du tronc…

Conclusion :

La posture de Virabhadrasana 2 offre un bel exercice d’endurance sur le plan physique comme émotionnel. Elle va puiser dans la force du pratiquant en même temps qu’elle lui en donne. C’est un guerrier qui ne va pas au combat vers l’extérieur mais qui lutte contre ses propres démons intérieurs.